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Foncier rural : vendre, louer ou garder ?

La France compte plus de 27 millions d’hectares de surfaces agricoles, forestières ou naturelles. Derrière ce chiffre, un patrimoine foncier rural colossal qui suscite de plus en plus de questions : faut-il le vendre, le louer ou le conserver ?


À l’heure où le marché du foncier rural évolue sous l’effet de la transition écologique et des nouvelles règlementations, faisons le point sur les options qui s’offrent à vous, leurs avantages et leurs limites, chiffres à l’appui.



Foncier rural : vendre, louer ou garder
Foncier rural : vendre, louer ou garder

Foncier rural : vendre, louer ou garder, quelle est la meilleure stratégie en 2025 ?


Avant toute décision, il est essentiel de cerner les enjeux. Le foncier rural est à la fois un bien économique, un héritage familial et un outil stratégique dans la lutte contre l’artificialisation des sols. Le choix entre vendre, louer ou conserver dépend donc de multiples paramètres : situation financière, projet familial, fiscalité, évolution du marché.


Le marché du foncier rural connaît des tensions inédites


En 2024, le prix moyen des terres agricoles libres a atteint 6 350 €/hectare en France (source : SAFER). Mais cette moyenne cache de fortes disparités : un hectare en Gironde peut dépasser 15 000 €, tandis qu’en Creuse, il tourne autour de 3 000 €. Ces écarts géographiques influencent évidemment la décision de vendre ou non.


De plus, la loi Climat et Résilience et la trajectoire ZAN (Zéro Artificialisation Nette) limitent les possibilités d’urbaniser des terrains agricoles, ce qui peut stabiliser ou accroître la valeur du foncier rural sur le long terme.


Pourquoi vendre son foncier rural peut-il être une option intéressante ?


Vendre son terrain rural peut sembler radical, mais dans certains cas, c’est la meilleure solution pour libérer du capital ou simplifier une succession.


Vendre permet de dégager rapidement de la trésorerie


La vente d’un terrain agricole ou rural apporte un capital immédiat, utile pour financer d’autres projets (achat immobilier, création d’entreprise, retraite anticipée, etc.). Exemples :

  • En Haute-Garonne, un terrain viticole de 10 hectares a été vendu 170 000 € en 2024, permettant à l’exploitant de financer un nouveau domaine dans une autre région ;

  • En Bretagne, un terrain boisé cédé 40 000 € a servi à rénover la ferme familiale.


Vendre peut simplifier une situation successorale


Les indivisions sont fréquentes dans le monde rural. Lorsqu’il y a plusieurs héritiers, la vente évite des conflits et permet un partage plus équitable.


Attention aux plus-values et droits de préemption


La vente d’un foncier rural est soumise à la taxation des plus-values immobilières (sauf exonération après 30 ans de détention). Par ailleurs, la SAFER dispose d’un droit de préemption sur la plupart des ventes rurales, ce qui peut rallonger les délais.


Louer son foncier rural est-il plus rentable que vendre ?


Pour de nombreux propriétaires, la location constitue une alternative sécurisante, permettant de garder la propriété tout en générant des revenus.


Louer offre un revenu régulier sans se séparer de son bien


Selon la Fédération Nationale des Safer, le loyer moyen d’une terre agricole libre varie entre 100 € et 250 €/ha/an en métropole. Pour 20 hectares, cela représente donc entre 2 000 € et 5 000 € par an. Dans certaines zones viticoles ou maraîchères, les loyers peuvent grimper jusqu’à 500 €/ha/an.


Les baux ruraux sécurisent propriétaires et exploitants


Le bail rural (9 ans minimum) offre un cadre légal protecteur, aussi bien pour le propriétaire que pour l’exploitant. Il garantit un revenu stable et protège le terrain d’une dégradation.


Louer peut aussi ouvrir la voie à des projets innovants


  • Agrivoltaïsme : des développeurs solaires proposent des loyers de 2 000 € à 5 000 €/ha/an pour installer des panneaux solaires tout en maintenant l’activité agricole ;

  • Stockage carbone : des entreprises rémunèrent désormais des propriétaires fonciers pour stocker du carbone via des pratiques agricoles durables.


Pourquoi garder son foncier rural peut rester le meilleur choix ?


Conserver son terrain, même inactif, peut sembler peu rentable. Pourtant, c’est parfois la meilleure stratégie à long terme.


Le foncier rural est un actif patrimonial précieux


  • Il se transmet plus facilement d’une génération à l’autre ;

  • Il peut constituer une garantie bancaire solide ;

  • Il protège contre l’inflation, puisque le foncier a tendance à s’apprécier dans la durée.


Garder son foncier permet de profiter des nouvelles opportunités


La demande pour des surfaces à usage photovoltaïque, éolien ou environnemental (zones compensatoires) est en plein essor. Conserver votre foncier vous permet d’être acteur de ces nouvelles filières.


La fiscalité peut inciter à conserver son terrain


Le régime des biens ruraux loués à long terme ou détenus depuis plus de 30 ans bénéficie d’allègements fiscaux importants en cas de succession ou donation. Cela peut peser lourdement dans la balance au moment de décider.


Conclusion


La question “vendre, louer ou garder ?” pour son foncier rural n’a pas de réponse unique. Chaque situation est spécifique, dépendant à la fois de votre projet personnel, de la localisation de votre terrain, de la conjoncture agricole et des nouvelles opportunités de valorisation.


Avant toute décision, il est fortement recommandé de :

  • Faire estimer votre terrain par un expert ou la SAFER ;

  • Étudier la fiscalité applicable ;

  • Comparer plusieurs solutions (vente classique, location simple, projets agrivoltaïques ou écologiques).


Dans un contexte où le foncier devient un enjeu stratégique, mieux vaut s’entourer de conseils avisés pour optimiser la valeur de son patrimoine rural… et éviter toute mauvaise surprise.


FAQ

Quels sont les frais à prévoir lors de la vente d’un terrain rural?

Outre les frais de notaire (environ 7-8 %), il faut anticiper une éventuelle taxation sur la plus-value, sauf exonération après 30 ans. De plus, la SAFER peut exercer son droit de préemption.

Combien rapporte en moyenne la location d’un terrain agricole?

En 2025, les loyers varient entre 100 € et 500 €/ha/an selon la région et la nature de l’exploitation. Les projets photovoltaïques peuvent offrir des revenus bien plus élevés, allant jusqu’à 5 000 €/ha/an.

Est-ce intéressant de garder son terrain pour le transmettre ?

Oui, car les biens ruraux bénéficient de régimes fiscaux avantageux (abattements sur droits de succession ou donation). Conserver son foncier peut aussi permettre de profiter de nouveaux marchés comme l’agrivoltaïsme ou la compensation carbone.


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