Comprendre la réglementation ICPE : guide complet pour les entreprises
- Romane BACQUET
- 11 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr.
La réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) encadre les activités industrielles ou agricoles susceptibles de générer des nuisances ou des risques pour l’environnement, la santé publique ou la sécurité. Elle repose sur une nomenclature précise et des régimes administratifs adaptés au niveau de dangerosité des installations.

Qu’est-ce qu’une ICPE et qui est concerné ?
Une ICPE désigne toute installation susceptible de provoquer des pollutions, des nuisances ou des risques, notamment pour la sécurité et la santé des riverains. Cela inclut une large gamme d'activités, allant de l'agriculture intensive aux industries chimiques, en passant par les installations de traitement des déchets.
Pour mieux comprendre où se situent les installations classées en France, le Portail Géorisques propose une carte interactive des ICPE avec la localisation, la rubrique applicable et le régime administratif.

Comment fonctionne la nomenclature ICPE ?
La nomenclature des ICPE est un tableau qui répertorie les installations selon leur nature et leur potentiel de risque. Elle est structurée en quatre grandes familles :
Substances et mélanges (rubriques 1XXX) : concernent les substances utilisées ou produites, comme les liquides inflammables ;
Activités (rubriques 2XXX) : couvrent des secteurs spécifiques, tels que l'agroalimentaire ou la chimie ;
Installations relevant de la directive IED (rubriques 3XXX) : incluent les installations soumises à la directive européenne sur les émissions industrielles ;
Substances et mélanges dangereux (rubriques 4XXX) : regroupent les installations manipulant des substances dangereuses, relevant notamment de la directive Seveso III.
Quels sont les trois régimes d’autorisation ICPE ?
Selon le niveau de risque, une installation ICPE est soumise à l'un des trois régimes suivants :
Régime de déclaration
Ce régime s'applique aux installations présentant des risques faibles. L'exploitant doit simplement déclarer son activité à la préfecture. Par exemple, une petite chaufferie de 1 MW est soumise à ce régime.
Régime d'enregistrement
Les installations présentant des risques modérés doivent obtenir un enregistrement préfectoral. C'est le cas, par exemple, d'une unité de méthanisation traitant entre 30 et 100 tonnes de matières par jour.
Régime d'autorisation
Les installations les plus dangereuses nécessitent une autorisation préfectorale après une étude d'impact approfondie. Un site Seveso seuil haut, manipulant des substances chimiques en grande quantité, relève de ce régime.
Quel est le cadre ICPE pour la méthanisation agricole ?
La méthanisation, processus de valorisation des déchets organiques, est classée selon la rubrique 2781 de la nomenclature ICPE. Le régime applicable dépend de la quantité et du type de matières traitées :
Moins de 30 tonnes/jour : déclaration avec contrôle périodique ;
Entre 30 et 100 tonnes/jour : enregistrement ;
Plus de 100 tonnes/jour : autorisation.
Quelles sont les obligations des exploitants d’installations classées ?
Les exploitants d'ICPE doivent respecter plusieurs obligations pour garantir la sécurité et la protection de l'environnement.
Respect des prescriptions réglementaires
Les installations doivent se conformer aux prescriptions générales et spécifiques définies par arrêtés ministériels et préfectoraux. Ces prescriptions couvrent des aspects tels que les émissions polluantes, la gestion des déchets et la sécurité des installations.
Pour une vue d’ensemble officielle des responsabilités, le site service public détaille toutes les obligations des exploitants ICPE, notamment en matière de conformité, de contrôle périodique, et de gestion des risques.
Déclaration annuelle des émissions
Les exploitants doivent déclarer chaque année, avant le 31 mars, les émissions polluantes et les déchets produits par leur installation. Cette déclaration permet aux autorités de surveiller l'impact environnemental des ICPE.
Gestion des modifications
Toute modification d'une ICPE doit être signalée à la préfecture. Les modifications sont classées en deux catégories :
Modifications notables : changements significatifs mais ne remettant pas en cause l'autorisation initiale ;
Modifications substantielles : changements majeurs nécessitant une nouvelle autorisation.
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la réglementation ICPE ?
Le non-respect de la réglementation ICPE peut entraîner des sanctions administratives et pénales :
Amendes : jusqu'à 150 000 € pour une personne physique et 750 000 € pour une personne morale ;
Peines d'emprisonnement : jusqu'à 3 ans en cas de mise en danger grave de l'environnement ou de la santé publique.
Pourquoi est-il crucial de bien comprendre la réglementation ICPE ?
La réglementation ICPE est un cadre essentiel pour prévenir les risques environnementaux et sanitaires liés aux activités industrielles et agricoles. Elle impose aux exploitants des obligations strictes en matière de déclaration, d'autorisation et de respect des prescriptions techniques. Une bonne compréhension de cette réglementation est indispensable pour assurer la conformité des installations et protéger l'environnement.
FAQ
Comment savoir si mon activité est soumise à la réglementation ICPE ?
Pour le déterminer, il faut consulter la nomenclature ICPE, qui classe les installations selon leur nature et leur niveau de danger.
Qui contrôle les installations ICPE ?
Le contrôle est assuré par l’inspection des installations classées, généralement rattachée à la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Une ICPE peut-elle être installée n’importe où ?
Non. L’emplacement d’une ICPE est soumis à des contraintes d’urbanisme et d’environnement. L’étude d’impact analyse la compatibilité du projet avec son environnement (zones habitées, zones naturelles sensibles, nappes phréatiques, etc.).
Commentaires