Zones propices au solaire : ma commune est-elle concernée ?
- Romane BACQUET
- 10 juil.
- 4 min de lecture
La transition énergétique ne cesse de gagner du terrain, et le solaire en est l’un des piliers majeurs. Pourtant, toutes les communes ne disposent pas du même potentiel pour accueillir des installations photovoltaïques. Relief, ensoleillement, réseaux électriques, contraintes environnementales : autant de critères qui dessinent la fameuse carte des « zones propices ».
En 2025, cette notion devient stratégique, car les pouvoirs publics accélèrent la planification territoriale du solaire. Mais comment savoir si votre commune est dans une zone favorable ? Et surtout, quels sont les leviers pour y installer des panneaux solaires ?

Zones propices au solaire pour les communes : quels critères déterminent leur délimitation ?
Avant de savoir si votre commune est concernée, il faut comprendre sur quels fondements reposent ces fameuses zones propices. Derrière cette appellation, se cachent des analyses très techniques qui visent à favoriser des projets rentables tout en respectant l’environnement.
L’ensoleillement reste le premier critère
Il paraît évident qu’une région ensoleillée sera plus favorable au solaire qu’une autre. À titre d’exemple, en 2024, le productible solaire (kWh/an par kWc installé) varie en France de 900 kWh/kWc dans le Nord à plus de 1 450 kWh/kWc dans le Sud-Est.
Exemple concret : Un même projet de 500 kWc produira environ 450 000 kWh/an en Bretagne, contre près de 725 000 kWh/an en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La différence peut peser lourdement sur la rentabilité.
La proximité des infrastructures électriques est stratégique
Installer une centrale photovoltaïque nécessite de se raccorder au réseau. Une commune proche d’un poste source ou d’une ligne moyenne tension est avantagée. Sinon, le coût de raccordement peut grimper de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Les contraintes environnementales influencent les zones propices
Zones Natura 2000, périmètres de protection de captage, zones humides… Ces contraintes écologiques peuvent interdire ou limiter fortement la construction d’une centrale solaire. C’est pourquoi les « zones propices » tiennent compte de la biodiversité locale.
Comment savoir si ma commune fait partie d’une zone propice au solaire ?
Nombre de propriétaires fonciers, de collectivités ou même de particuliers se posent aujourd’hui la question : « Ma commune est-elle dans la liste ? ». Bonne nouvelle : il existe des outils et démarches pour obtenir la réponse.
Les documents d’urbanisme intègrent désormais des zones spécifiques
Depuis la loi d’accélération des énergies renouvelables (2023), chaque commune doit identifier des « zones d’accélération des ENR ». Ces zones figurent peu à peu dans les PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) ou dans les documents intercommunaux.
Exemple : Dans l’Hérault, la communauté de communes du Clermontais a cartographié plus de 700 hectares de zones propices au solaire, incluant friches industrielles, toitures et terres agricoles à faible rendement.
Des plateformes en ligne facilitent le repérage
L’État a mis en place plusieurs portails pour vérifier si un terrain est situé dans une zone favorable. Parmi eux :
CartoZAEnR : carte interactive des zones d’accélération ;
Géoportail (couches ENR) ;
Outils régionaux mis à disposition par les DREAL.
En quelques clics, il est possible d’y saisir l’adresse de sa commune et de visualiser les zones identifiées.
Quels avantages à être en zone propice pour le solaire ?
Au-delà de la faisabilité technique, figurer dans une zone propice ouvre de réelles opportunités économiques et administratives. Voyons pourquoi il est intéressant de s’y trouver.
Les délais administratifs sont raccourcis
Un projet situé dans une zone propice bénéficie d’instructions plus rapides, notamment au niveau de l’instruction préfectorale. La procédure environnementale peut parfois être allégée, sauf en cas de forte sensibilité écologique.
Les projets obtiennent plus facilement des financements
Banques et investisseurs considèrent qu’un terrain inscrit dans une zone propice présente moins de risque. Cela facilite l’accès aux financements ou aux partenariats avec des développeurs solaires.
Exemple : En région Centre-Val de Loire, une exploitation agricole a pu boucler un financement bancaire à taux réduit car son hangar se trouvait dans une zone prioritaire identifiée par la région.
Les collectivités locales y voient un levier de développement
Pour une commune, accueillir du solaire signifie souvent :
Nouvelles recettes fiscales (IFER, taxes locales) ;
Création d’emplois locaux ;
Valorisation des terrains inexploités.
Quelles démarches entreprendre si ma commune n’est pas encore en zone propice ?
Pas de panique si votre commune n’est pas encore référencée dans les zones propices. Il existe plusieurs leviers pour changer la donne et monter un projet malgré tout.
Engager le dialogue avec la mairie ou l’intercommunalité
La loi offre la possibilité aux collectivités de réviser leurs documents d’urbanisme pour intégrer de nouvelles zones. Un porteur de projet peut tout à fait proposer un terrain jugé pertinent.
Réaliser une pré-étude technique
Même hors zone propice, un développeur solaire peut réaliser une étude de faisabilité. Si le terrain présente de bons atouts (ensoleillement, absence de contraintes environnementales), il peut convaincre la collectivité de le classer en zone favorable.
Exemple : Dans la Marne, une friche agricole non identifiée au départ a finalement été intégrée à une zone d’accélération après qu’un développeur eut démontré son intérêt économique et écologique.
Conclusion
La question « Ma commune est-elle concernée par les zones propices au solaire ? » est devenue centrale pour tous ceux qui détiennent un terrain ou souhaitent investir dans le photovoltaïque. En 2025, la planification énergétique se précise et dessine les contours des territoires les plus favorables au solaire.
Même si votre commune n’est pas encore sur la carte, rien n’est figé : des démarches sont possibles pour la faire entrer dans la course solaire. Dans tous les cas, se renseigner reste le premier pas vers un projet rentable et durable.
FAQ
Les zones propices au solaire concernent-elles aussi les toitures ?
Oui, elles incluent aussi bien le foncier au sol que les grandes toitures industrielles ou agricoles, selon les PLU ou les schémas régionaux.
Un terrain hors zone propice peut-il accueillir du solaire ?
C’est possible, mais cela demandera plus d’études et potentiellement des délais administratifs plus longs.
Existe-t-il des aides spécifiques pour les zones propices au solaire ?
Indirectement, oui : ces zones facilitent l’accès aux subventions, à des tarifs d’achat plus intéressants et à un traitement prioritaire des dossiers.
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